Վարդան Հակոբյանի պաշտոնական կայքը Գրող, բանասիրական գիտությունների դոկտոր:

Թարգմանություններ

La Respiration de la pierre (partie 01)

Le conte éternel de l’amour

 

Je veux te donner la chose la plus magnifique,

c’est le chemin lui-même,

 

par lequel la fleur elle atteint l’arôme,

par lequel le fleuve atteint la pureté,

par lequel le sourire atteint le baiser,

par lequel l’amour atteint l’immensité.

 

Je veux te donner la chose la plus chère,

c’est le chemin lui-même,

 

par lequel la lumière elle ateint les âmes,

par lequel toutes les eaux atteignent le désert,

par lequel la chanson elle atteint le rêve,

par lequel le chevalier atteint l’étoile.

 

Je veux te donner la chose la plus exceptionnel,

c’est le chemin lui-même,

 

par lequel le ciel il atteint les ailes,

par lequel la montagne atteint la hauteur,

par lequel la chaleur elle atteint le cœur,

par lequel la maison atteint le soleil.

 

Je veux te donner la chose la plus inaccessible,

c’est le chemin lui-même…

 

Conte éternel…

 

 

 La pluie

 

Donne-moi une goutte de larme,ma pluie!

Je veux pleurer avec toi.

 

Mais c’est l’azur du ciel qu’elle m’a donné,

et j’ai pleuré tout le Bleu.

 

Donne-moi une goutte de larme,ma pluie!

Je veux pleurer avec toi.

 

Mais ce sont des rochers mâles qu’elle m’a donné,

et j’ai pleuré des pierres.

 

Donne-moi une goutte de larme,ma pluie!

Je veux pleurer avec toi.

 

Mais ce sont des voies du mont qu’elle m’a donné,

et j’ai pleuré des chemins.

 

Donne-moi une goutte de larme,ma pluie!

Je veux pleuvoir avec toi,ma chérie!

 

Lumière sombre

 

Elles sont conventionnelles l’herbe,la fleur,la pierre.

Elles sont conditionnelles nos séparations et rencontres.

Et quel mot,tout de choses sous le soleil.

 

La lumière est l’ancêtre de l’obscurité

et sa successeuse aussi sûrement.

L’obscurité est l’encêtre de la lumière

et sa successeuse aussi sûrement.

Et ainsi infiniment,constamment.

 

De beaux serpenteaux ressemblant aux pousses

tu a tressé un panier,

auquel tu a accrû la fleur de l’Âme de l’amour immortel

et tu me l’as donné

un beau jour,à travers la lumière et l’obscurité.

 

 

 Champ

 

Les feuilles tombent dans la seconde-fillette,

et les tiges s’agitent.

 

si tu veux

faire mon éloge,

anéantis-moi absolument!

 

C’est à cause de mon grand amour que je souffrais,

mais non de ce que tu ne m’aimais pas.

 

Tendresse impatiente–

embrassante

comme l’infinité de la solitude.

 

 

 Conduite biblique

 

Les poètes ils sont des oiseaux.

Pourvu que l’obscurité

réduit les oiseaux au silence,

mais les poètes,

elle les fait parler.

 

 

 Inclination

 

Le premier sentiment

qu’Adam a vécu

dès le jour de venir au monde,

c’était la solitude.

 

Eve est née de la solitude,

la solitude est la mère d’Eve.

 

 

Incertitude

 

On a claqué une porte dans le profond des ténèbres,

des pas s’éloignant l’ont suivi.

Et le clair des étoiles n’était pas adroit.

 

C’était moi.Mais où allais-je?

Je ne l’ai pas compris du tout!

 

Et je n’arrive pas encore

                             pour que je sache où allais-je.

 

 

 

  Sans titre

 

La lune hurle en se déchirant

après le loup édenté.

 

Excuse-moi,ma fillette,

je suis déjà vieux!

 

 

 Contraction 

 

En créant l’amour tu crées la patrie,

et en la créant tu crées la douleur,

tu crées la patrie en créant le sort,

et en me créant tu crées la patrie,

et pour moi et Dieu elle n’est que la perfection…

 

 

 

 Langueur

 

Je me suis enfermé à l’univers,

et mes yeux,

ils recherchent des fenêtres…

 

 

Dilemme 

 

L’hennissement du cheval répond à l’obscurité,

et le cheval trotte à la suite de l’écho.

 

Le jour a froncé les sourcils,comme si on a marié

sans amour le ciel–une fillette la figure allongée.

 

Le peuplier qui dansait tout dans l’or de ses feuilles jaunes,

en les ayant à la chute,est triste et trompé maintenant.

 

La lumière elle détruit

les vitraux des lacs de nuit.

 

La veuve est perplexe:accepter cet homme

qui frappe à sa porte chaque nuit,ou non?

 

Les brouillards attendent qu’il s’en aille,le mont.

 

 

  Saison arménienne

 

Un pas-Arménien célèbre sa patrie:

„L’étranger,qu’il ne soit pas à nous!”.

Et ce n’est pas l’étranger,où il chante.

 

Mais l’Arménien,il célèbre sa patrie:

„L’étranger,qu’il ne soit pas à nous!”.

Et ce n’est que l’étranger,où il chante.

 

D’une manière surprenante

toutes les couleurs sont constantes en revenant,

et aucune d’elles n’est pas son sosie absolument!

 

 

Adresses

 

Dans mes chants tes yeux sont des adresses d’étoiles,

dans mes chants tes yeux sont des adresses d’oiseaux,

dans mes chants tes yeux sont des adresses d’anges,

mes chants ont répandu mes yeux par le monde

                                                            depuis longtemps,

et tes yeux,ils sont encore mon adresse de retourner en moi.

 

 

 

Tournure

 

L’amour détruit le monde,

l’amour sauve le monde

                          de la destruction,

parce que l’amour 

c’est un pas-amour,

et ce dernier-ci,

il est un amour à son tour.

 

Une marche–accoudée contre le mur à demi- détruit.

 

 

 

Tristesse            

 

Moi je ne te parle qu’à ce temps,

quand je ne te parle pas.

Ton cafard,je n’en ai qu’à ce temps,

quand je n’en ai pas.

Je ne te rencontre qu’à ce temps,

quand je ne te rencontre pas.

Hélas,tu ne me viens qu’à ce temps,

quand tu ne me viens pas.

 

 

Vie éternelle

 

On nous tire de la rivière,

nous jouons un peu au bord,

ensuite la rivière nous emmène…

 

 

 L’inabordable

 

Ton regard a tant erré dans le lointain,

que tes yeux sont devenus tous bleus.

 

L’automne a suspendu milliers sonnailles

                                          des bas du vent chimérique.

 

Rien n’est acceptable,si on le donne forcément,

même s’il soit la liberté,

bien plus l’amour ou l’anti-amour.

 

Toutes les langues et les conjonctions

elles deviennent inutiles,

lorsque les yeux se cherchant,se rencontrant.

 

Les becs des oisillons sont des pousses jaunes,

entre lesquelles le soleil mûrit.

 

La mélodie,remontant des pierres,est belle irrésistiblement.

 

 

 Entre silence et parole

 

J’ai senti par hasard,

qu’il y a dans mes chants

un soldat armé,

et mon chant devient

un garde du pays.

 

Nous avons sauvé notre terre

de nos amis faux,

en assurant,

que la lune plane calmement

par les sommets

des roches,des bois,des montagnes.

 

Et peut-être que les morts

se souviennent des vivants

à une minute…de parole.

 

 

 Moi et toi

 

Moi et toi

nous nous sommes mis à l’ombre de l’arbre:

celui-ci sent le printemps.

 

Moi et toi

nous nous sommes mis à l’ombre de l’arbre:

celui-ci sent l’été.

 

Moi et toi

nous nous sommes mis à l’ombre de l’arbre:

celui-ci sent l’automne.

 

Moi et toi

nous nous sommes mis à l’ombre de l’arbre:

celui-ci sent l’hiver.

 

Moi et toi

nous nous sommes mis à l’ombre de l’arbre:

que sent-il à votre avis?

 

 

  Réflexion

 

Ce sont les aiguilles de la montre,

qui répètent leur voie:

la même circonférence

repassant toujours les mêmes chiffres…

 

Tandis que dans le temps illimité et immence

aucune seconde ne se répète pas.

 

 

 Tournure éternelle

 

L’oiseau descendu sur mon chemin–

c’est l’horizon,

qui becquète les hauts sommets

comme les grains d’orge blancs.

 

 

Tristesse solitaire

 

Je me suis ennuyé de là,

où j’arrive toujours.

 

Il n’existe pas la mélodie

qui pouvait expliquer ma solitude.

 

La lumière est absente de soi-même,

et l’air est triste.

 

Le crépuscule change en violette

sur la pente du mont,

pour que la vallée de l’enfance

se remplisse tout d’un coup.

Chacun est un inconnu–

perdu en soi-même,

et nous nous créons par notre création,

car il est nécessaire que l’homme vive en l’homme,

pour que ces deux-ci se rencontrent.

 

Chaque seconde est un peu de rendez-vous,

et de même,chaque seconde est

un peu d’amour,un peu de pitié.

 

Où que la nuit tombe,

je participe toujours

au lever de la première étoile dans l’univers.

On dit que pour aller sur les eaux,

il faut être de trente-trois ans,au moins.

Tous les chemins sont usés,

et si rien n’est éternel,

donc tout est éternel.

 

J’adore le ciel où il y a toujours des oiseaux…

 

 

Dieux

 

Les chevaux trottent aux montagnes,

celles-dernières leur joignent.

 

Aux pieds des monts,

au plus profond–

            il y a une petite chapelle,

où la vieille mère bossue

             a consumé des chandelles–

pour accorder son soutien

aux soldats braves arméniens.

 

A la lumière de la chandelle,

le long des sentiers du ciel–

le cavalier et la montagne bougent

comme les ombres des Dieux qui s’approchent.

 

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«La Respiration de la pierre»
Traduction de l’arménien par Eduard Harents